La philosophie du paresseux

Il y a longtemps que l’on n’avait pas parlé livres par ici. Celui que je vais vous présenter m’a tapé dans l’œil. D’abord par sa mise en page vivante, son abord agréable et ludique ; ensuite, par le sujet abordé. Nous avions déjà évoqué la pression qui pèse sur nos vies à cause des multiples injonctions à être heureux. On doit manger bio, faire du sport, sourire en permanence et être gentils avec nos collègues (y compris ceux que l’on déteste… et détester quelqu’un, c’est mal, ça nous enveloppe de mauvaises énergies gna gna gna). Dans ce contexte, ce livre est un appel d’air, une brise tropicale mêlée de musique reggae qui vient nous souffler doucement au visage. Oui, on a le droit de ne rien faire si ça nous chante et, non, on n’est pas obligé de manger équilibrer ni de faire chaque jour un footing matinal. On peut aussi se laisser porter par l’existence. C’est ce que le paresseux nous enseigne.

46507417_10156638628058186_2197073271680139264_n

En plus de nous réconcilier avec cet animal souvent moqué mais pourtant tellement attachant, l’ouvrage nous propose d’adhérer à la philosophie de cet être présent sur terre depuis des millénaires, preuve que nous pouvons nous inspirer de son mode de vie. Le maître mot ? La lenteur. Les adeptes de la procrastination vont enfin pouvoir cesser de lire les centaines d’articles les incitant à remédier à ce problème. Remettre au lendemain n’est plus un défaut, mais la preuve que notre intelligence supérieure nous permet de choisir des activités qui nous font plaisir, plutôt que de nous lancer dans le grand ménage ou dans un rangement frénétique des documents administratifs qui traînent sur le bureau. Et sans culpabilité. Le paresseux nous apprend que mis à part les choses essentielles à l’existence comme manger, boire, dormir, s’occuper de sa progéniture et faire ses besoins, tout le reste peut attendre. Répondre à nos mails, consulter nos notifications, passer l’aspirateur, corriger des copies, faire ses comptes…rien de tout cela ne répond à une exigence vitale et peut donc être différé. Au profit d’une balade en forêt, par exemple, ou d’une sieste. Car le sommeil est essentiel. Suivre son rythme biologique et dormir quand nous en avons besoin nous permet de renforcer nos défenses immunitaires, d’avoir une belle peau et d’améliorer les performances de notre cerveau.

46486126_10156638628038186_6523937859563421696_n

Comme on le voit, c’est une véritable mine de conseils que l’on peut trouver dans le livre de Jennifer McCartney. Lâcher son téléphone et découvrir le plaisir d’être injoignable. Goûter au silence ou écouter des musiques douces. Pratiquer des activités lentes comme le yoga ou le taï chi. Regarder du curling à la télévision. Passer du temps dans la nature. S’occuper de ses plantes vertes. Profiter d’un bain chaud. Rouler moins vite en voiture. Savourer un verre de vin. Manger ce qui nous fait plaisir. Traîner en survêtement et pourquoi pas faire l’impasse sur la douche. Ce sont autant de choses qui nous tentent mais qui provoquent en nous de la culpabilité en ce qu’elles font de nous des fainéants improductifs et pantouflards. Lors d’une conférence filmée, on peut voir sur internet le témoignage très émouvant et instructif de l’auteur concernant la perte d’un être cher. En effet, il y a quelques années de cela, elle a dû affronter la maladie de sa mère. Jusqu’à son décès à la maison, Jennifer a essayé de tout faire pour que sa maman vivent ses dernières semaines le mieux possible : elle lui a mis de la jolie musique, a allumé des bougies, lui a fait manger de petites cuillères de miel et a dirigé son lit médicalisé de manière à ce qu’elle puisse voir l’extérieur. Pourtant, elle demeurait insatisfaite de son action. Jusqu’à ce que sa mère lui rétorque que, dans ce monde, nous faisons tous du mieux que nous pouvons. Jennifer McCartney nous fait part de l’enseignement qu’elle a tiré de cette période difficile : cessons d’être trop exigeants envers nous-mêmes. Cela ne conduit qu’à l’échec car nous n’atteignons que rarement les buts que nous nous sommes fixés. Prenons simplement du plaisir à être là et à faire ce qui nous enchante. Persévérons dans ce pourquoi nous sommes bons et laissons tomber le reste.

46488094_10156638628128186_8216792682341597184_n

Honnêtement, ce livre est une révélation. Bien sûr qu’il faut ralentir, prendre soin de soi et s’adonner à des activités qui nous rendent heureux. Évidemment qu’il nous faut lâcher prise, cesser de vouloir tout contrôler et arrêter d’exiger de nous-mêmes une perfection inatteignable. Et, enfin et surtout, il est nécessaire de revoir ses priorités, de se laisser vivre, tout simplement. Grâce aux conseils, aux dessins et aux petits tests proposés au fil des pages, adoptons à notre tour la philosophie du paresseux. Un peu de légèreté, de douceur et de lenteur ne nous fera certainement pas de mal !


4 réflexions sur “La philosophie du paresseux

  1. Je m’insurge ! il y a tromperie sur la marchandise et même manipulation mentale !! Le paresseux du livre ressemble beaucoup plus à un panda… et tout le monde sait que les panda c’est trooooop mignon, du moins pour les mous du bulbe (je dis ça parce qu’il est bien connu que le panda est à la Chine ce que les Western ont été aux Etats-Unis… une arme de soft power… mais je m’égare) et sauf ceux que j’ai eu la chance de voir dans le zoo de Lhassa au Tibet, qui étaient enfermés dans des petites cages de quelques mètres et alignés comme des haricots dans un potager… alors que les paresseux en vrai c’est pas très joli joli… bref, tout ça pour dire que je n’ai pas trop compris la trame du livre (ou je sais je suis pénible !) : la thèse centrale de l’auteur est-elle de ne RIEN faire ou de faire des trucs tout de même mais lentement ? Ah, et puis je fais mon troll jusqu’au bout (oui je sais, mais là je suis rentrée chez moi et je me suis tapée 3 gros boulets dans leurs voitures (des gilets jaunes certainement) sur la route, alors je suis un peu vénère comme disent les djeuns), mais si on parle de philosophie de la paresse (la vraie hein, pas la frelatée qui sens le marketing… zut désolé je parle trop fort), je conseille plutôt de lire L’Eloge de l’oisiveté de Bertrand Russell ou la lettre sur l’Oisiveté de Sénèque ou bien sûr l’indépassable Eloge de la Paresse du très anarchiste Paul Lafargue !
    Et merci pour le troll … mais de rien c’était avec plaisir… des bisous ❤

    J’aime

Laisser un commentaire