Soleil d’hiver

Mardi 5 février. 9h42.

Le soleil est plus haut, déjà un peu plus chaud. La nature se réveille discrètement de son long sommeil hivernal. Les arbres commencent à se parer de petites fioritures végétales. Le ciel est d’un bleu immense, limpide, comme seuls les ciels d’hiver savent l’être. Ce matin, le temps s’est arrêté. Pour une journée, ou deux, une parenthèse enchantée au-milieu des intempéries. Un cadeau que la nature, divine, nous offre aujourd’hui. Merci, on en avait besoin. La grippe nous tourne autour depuis des jours. La pluie nous a trop longtemps trempé les os. La neige, le gel, les gros nuages gris sont de sublimes tableaux aussi. Mais le soleil, mon Dieu, ô, le Soleil ! Il revient pour qu’on le vénère, pour nous rassurer et nous dire qu’il est encore là, à veiller sur nous. Il nous remplit d’énergies positives et nous fait sourire de l’intérieur.

Soudain, on a envie d’ouvrir toutes les fenêtres de la maison, de briser les dernières barrières que l’on avait érigées pour se protéger de l’hiver. On a envie de courir dehors, de faire le tour du jardin et d’aller plus loin. On se souvient des fois, comme celle-là, où le printemps avait fait une apparition pour nous revigorer et nous dire courage, les mauvais jours sont derrière toi. On se rappelle des escapades au bord des étangs brillants comme des pierres précieuses sous les rayons de l’astre et nous, encore emmitouflés, mais heureux. Les randonnées dans les collines, les premiers piques-niques avec les mains froides et les joues rouges, mais le cœur content de se retrouver en plein air. Une force assoupie renaît en nous, fait germer au creux de nos tripes un fol élan vital. Se lever. Marcher. Parcourir le monde, les villes, les routes. Sillonner, tracer de nouveaux chemins.

Demain, peut-être qu’il pleuvra à nouveau. Peu importe. On se souviendra qu’un jour comme celui-ci, à 9h42, le soleil nous a inondé de bonheur.